Les 5 paliers psychologiques du confinement
Nous vivons une période très particulière à laquelle nous n’étions pas préparé.es : un confinement brutal prolongé. A l’instar de la courbe du deuil, un CEO américain, Sina Farzaneh, ayant vécu 2 confinements, évoque les 5 phases mentales de l’enfermement. Malgré l’inconfort ou la détresse que cette période peut provoquer, soyons optimistes, nous avons une grande capacité d’adaptation et nous en ressortirons grandis.
Voici les 5 phases du vécu du confinement et des conseils associés pour vous aider à mieux les vivre. Rappelez-vous que la capacité de résilience et la durée de chaque phase est différente pour chacun.e. Alors soyez indulgent avec vous-même et ceux qui vous entoure.
1 – Phase dite de survie
Cette phase suit directement l’annonce du confinement. Nous sommes sous le choc, elle est brutale. Nous devons nous adapter à une nouvelle réalité que nous n’avions jamais envisagée. L’anxiété est profonde, le sommeil très agité et moins réparateur. Nous ressentons fortement la fatigue. Et très mauvaise idée, nous avons à tendance à lire compulsivement tout et n’importe quoi qui circule sur le net. Respirons, cette phase ne dure pas trop longtemps.
Comment mieux la vivre ? Se concentrer sur nos besoins pour mieux vivre le confinement. Il est temps de revenir à soi, de réfléchir aux activités qui nous font du bien. Il est souhaitable également d’envisager comment s’organiser au mieux pour vivre ce temps long et souvent partagé. Et si nous vivions enfin un temps de qualité ?
2 – Phase dite de sécurité
Pendant cette phase, nous commençons à nous habituer à ce nouveau mode de vie et de travail. Nous sortons de notre stupeur pour prendre les choses en main, devenir proactif. Qui a rangé son appartement et ses placards ? C’est une manière aussi de créer un environnement de vie sain.
Comment mieux la vivre ? Se déconnecter du surplus d’infos et des réseaux sociaux anxiogènes, pratiquer enfin des activités qui nous font du bien et que nous remettions toujours au lendemain car « pas le temps » : le dessin, le sport, la méditation, la cuisine, la musique, l’apprentissage d’une langue, d’une nouvelle compétence …
3 – Phase dite d’appartenance
Cette phase est particulièrement intéressante car nous commençons à être dans notre nouvelle routine. Une nouvelle normalité s’est installée. Nous commençons à mieux nous organiser et à concilier les temps pro et familiaux. Nous trouvons un équilibre même si cette phase n’est pas la plus facile à vivre car elle demande de l’énergie pour la maintenir sans l’adrénaline du début et pour lutter contre la lassitude de la durée. Reconnaissons et savourons le fait que vous avez su vous adapter malgré la difficulté ! Et admettons aussi nos difficultés et demandons de l’aide si besoin.
Comment mieux la vivre ? Organiser et répartir les temps dédiés au télétravail et ceux dédiés à la vie de famille. Envisager tant faire se peut le confinement comme un temps pour soi, un temps pour évoluer et non une prison. Et si nous prenions enfin soin de notre temps et en faisions un temps de qualité ?
4 – Phase dite de l’importance
Nous avons vécu beaucoup de changement en peu de temps en traversant les 3 premières phases. Ces étapes ont été enrichissantes et pleines de potentiel pour l’après.
Comment mieux la vivre ? Maintenir votre nouvel équilibre et réfléchir à ses bénéfices. Cette période est aussi bénéfique et donner pour donner du sens et une perspective aux événements. Notamment dans votre relation aux autres et votre communication : qu’est-ce qui a changé, que souhaitez-vous garder et faire fructifier dans l’après confinement, tant sur le plan personnel que professionnel ? Quelles forces avez-vous activées ? Qu'avez-vous appris sur vous ? Et cela en fonction de chacun.
5 – Phase dite d’auto-actualisation
L’épidémie recule, la panique et l’anxiété se calment enfin. La vie s’accorde sur la nouvelle normalité qui a été créée. La pandémie nous aura usés et nous en garderons certainement des traces psychologiques. Cependant, soyons reconnaissants et fiers du chemin parcours, des obstacles contournés, des idées émergées. Il y a aura un avant et un après.
Comment mieux la vivre ? Tirer avantage des changements que nous avons mis en place pendant ce confinement pour continuer à ajuster notre quotidien en nous recentrons sur l’essentiel et sur ce qui est important pour nous au niveau du sens, des valeurs fondamentales. Comme le dit Laurent Perron, psychiatre genevois « que chacun accepte la remise en question de son mode de vie habituel et conserve de l’expérience les priorités humaines qui ont émergé.»
Le vécu et la durée de chaque phase est unique pour chacun.e. Nous n’avons pas tous la même résilience. Il est indispensable de se respecter et d’exprimer sa peine, sa difficulté. Alors ne jouez pas à Wonder Woman ou à Superman ! Si vous avez besoin d’aide, dites-le et allez la chercher auprès de professionnels qui vous soutiendront et vous aideront à traverser au mieux ce confinement.
Prenez bien soin de vous, des vôtres, de nous tous.
Sources : Sina Farzaneh ; seasonly.fr ; Laurent Perron, psychiatre; IAPR Institut d’Accompagnement Psychologique et de Ressources
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BUSSON Fanny (mardi, 14 avril 2020 11:44)
Bonjour.
Je partage cela et en même temps, le déconfinement ne sera-t-il pas à nouveau source d'angoisse. "Habitués" à notre nouvelle situation, ressortir ne sera-t-il pas pour nous un nouveau changement, avec un autre cycle....?
ELLISSECHE Catherine (mercredi, 15 avril 2020 14:40)
Bonjour,
Merci pour votre partage. Je vous rejoins. Le déconfinement pourra être vécu de manière paradoxale : soulagement et angoisse en même temps. Un véritable cycle de changement pourra apparaître. Il se construit sur la phase 5 me semble-t-il. Pour mieux vivre cette sortie, il s'agit aussi de s'y préparer, de l'anticiper. Comment souhaitons-nous mettre en place ce que nous avons appris pendant ce confinement ? Que gardons-nous de nos nouvelles "habitudes" tant individuelle que collective? Comment les concrétisons-nous sans retomber dans l'avant.